On montre avec son doigt, la technologie fleurissante du cinéma numérique qui reprend son souffle dans l'essence audio-visuelle perturbée par la chute de l'Empire argentique. Il est question, entre autres, de Nearline, proxies à la volée, 20 terabytes sur une cartouche, j'en passe et des plus belles parce que je n'ai pas fait les trente heures du Salon professionnel de l'audiovisuel et des médias.
Alors que je croise des collègues tous les trois à cinq stands, j'imagine l'effet Satis au bout de quinze ans d'expérience. Ils disent : " c'était mieux avant (...) je cherche où est la conférence (...) c'est tout petit maintenant (...) ce mec propose des objectifs que je ne connaissais pas (...) y a même pas untel et truc much (...) c'est là que ça se passe pour la nocturne, ils montent le son (...) pas terrible, j'ai rien appris (...) je vais repérer les accessoires pour ma caméra embarquée (...)"
Pas la peine d'abuser de cette situation où à la pause clope on entend "Bonne nocturne, bois bien du champagne!", mais je m'en suis mis plein les mirettes à base de tutoriels live, de Rycote doudou, de mobilier adapté, de grues, de partie de Scrabble posée pour tester les appareils photos tentant de détrôner les caméras, de camions aménagés et de passionnés.