L’ETOILE
Il déhanche puis balance une sentence
Celle que tout le monde crie dans la salle
En même temps que lui sans patience
Excité par le son des musiciens
Qui jouent, luisant, plaisant, tout se cale
Il débite le rythme de tous ses riens
Tortillant tous ses mots, et son corps
Danse d’une seule énergie, devient
Le centre des attentions, dévale
La scène, les yeux de foule le dévore.
Il rit au soleil des spots, endort
De paroles, le rêve qu’ils sont venu
Voir ! L’extatique, tout nu, s’évapore.
Ils déballent leurs sensations comme un
Récit antique, connaissant la mue
De leur idole, priant à demain.
L’ATTENTE
Une file devant la bâtisse se forme.
Le ticket pour promener l’esprit
En main, glisse sous doigts, se déforme.
Il doit arriver, pour l’air repris
En cœur vers dix heures, sentence du rien.
Son engagement et leur décadence
Inspirés de ses errances, chanter
Encore ses mêmes mots cent fois. Défense
D’entrer dans les arrières de la scène
Hantées par son ombre déchantée.
Il erre, comme toujours, excité, l’air
De rien, il habille son corps de l’or
Crée pour lui, un vêtement clair.
Choyer de friandises prêtes, l’étoile
Brille avant même d’être en scène, l’étoile
Scintille de son absence même dehors.
L’HOTEL
Son : le cœur de la ville vrombissant,
Le silence n’existant plus, la nuit
Même continue ce bruit incessant
Les battements de cœurs, et des voix
Ils seront là ce soir devant lui.
Seul dans l’obscurité incomplète
Les flash et lumières de la ville souillent
Son apaisement, il se reflète
Alors, dans le miroir de son or
Brillant, allant honorer sa bouille.
Il dessine des traits, puis les emplit
De couleurs, dénotant de ce lieu
Anonyme en sa chambre, se séduit.
Sur le lit, sa chatte caresse ses yeux
Il s’attend à la sentir tendre
Elle repose, puis s’en approche au mieux.
LA ROUTE
Ils roulent depuis des heures, et tranquilles
Comme pierre n’amasse pas mousse, encore quittent
Une autre ville pour une autre ville !
Trouver le recueil nécessaire, paix
Et sérénité, mille et un sites.
Ils roulent depuis des heures, et le bus
Ne s’arrête que pour monter la scène.
Le sommeil est un transport, suce
L’essence des tournées et ce rêve
En déplacement qui vite les mènent.
Les paysages défilent tous le jour
Et la nuit, les cartes s’abattent
La sorcière réajuste ses atours.
Sa voix divine répète ses notes
En chœur parfois ils résonnent l’amour
Commun des chansons qui font leur cote.
L’USINE
Les disques se multiplient comme un art
Industriel, magie financée
Par le mécène, trouvé dans un bar
De la capitale. Et les machines
Déboîtent par mille le son fiancé.
Signé de plusieurs mains, le contrat
Coordonne tous les accords passés,
Les notes, les êtres et les chiffres à
L’appel de ceux qui sont mis en scène.
L’usine prépare le coût média
Distribué en transports sans sommeil
L’art se vend…
Le 02/12/06