Babel, de Alejandro González Iñárritu, ou la mondialisation comme territoire de film.
Un japonnais a vendu à un marocain, son fils Youssef l'utilise, une touriste américaine en pâtit tandis que ces enfants traversent la frontière mexicaine pour aller marier le fils de la nounou.
Dans un montage spatio-temporel original et ingénieux, Iñárritu voit une multitude bien maîtrisée de situations parallèles qui arrivent, se passent. L'histoire se construit sur l'ordre de l'accident au Maroc, au Japon et au Mexique. Chaque élément vit son drame dans sa civilisation, et chaque drame se rencontre fortuitement. La perte d'un être cher chez les riches, le tourisme consommable se mettent en relativité continue avec la pauvreté statutaire ou encore la difficulté de traverser la frontière entre les deux Amérique.
Des images qui parlent d'elles même, sans explication, on ressent ces ambiances très diverses, le voyage est bouleversant. Une belle œuvre tragique, témoin du temps qu'il fait dans ce monde actuel.